accès Campus

Actualités & Evénements


Passerelles / La lettre / Numéro 34 - Avril 2016

Le MOOC vu par les 3 Majors de la première édition

Juliette Azzopardi - Conseillère privée, LCL
Sonia Gargoubi - En poste chez Axa Banque depuis 5 ans environ, travaillant actuellement au sein de la Direction du Service Informatique de la banque et, plus précisément, sur le moteur bancaire.
Sylvain Baudoin - Senior Project Manager au sein de Retail Distribution and Innovation (RD&I), BNP Paribas

En tant que participants au MOOC Culture bancaire, quel est votre ressenti sur cette
initiative des banques et du CFPB ?

JA « C’est une très bonne initiative. Ce MOOC Culture bancaire aborde de nombreux thèmes traités aujourd’hui dans les media (les Fintechs, le crowdfunding, les interventions des Banques centrales...). La formation nous sensibilise à l’évolution du secteur bancaire et de ses réglementations, donnant ainsi du sens aux nouvelles stratégies de nos banques. »

SG « J’ai trouvé intéressant le contact avec d’autres banques, la découverte de leur fonctionnement. Je juge l’initiative enrichissante et stimulante. »

SB « La banque n’est pas mon métier premier, c’est pourquoi l’initiative m’a beaucoup intéressé. Elle m’a permis de mieux comprendre mon entreprise, ce qui me semble indispensable. »

Aviez-vous déjà suivi un MOOC avant cette expérience ?

JA « Non. Pour tout vous dire, je ne savais pas ce que c’était avant d’y être inscrite. »

SG « Non, pour moi aussi c’était le premier. »

SB « Un MOOC non. Mais pendant deux ans j’ai préparé un Master d’administration des entreprises à distance, ce qui m’a aidé à appréhender cette modalité. »

Quelle appréciation globale portez-vous sur le contenu du MOOC que vous venez de suivre ?

JA « Ce MOOC a été l’occasion de réviser et de perfectionner mes connaissances. Nous avions des exercices collaboratifs à réaliser et une évaluation par les pairs à remettre sur l’évolution du mode de distribution de la banque. J’ai trouvé cette activité très enrichissante. »
SG « Intense, riche, varié et très intéressant. J’ai aimé pouvoir explorer divers sujets que je ne connaissais pas nécessairement. »

SB « Les contenus étaient très intéressants, très riches et variés, permettant d’aborder avec un même niveau de profondeur les différents métiers de la banque, ce qui est appréciable. Autres points forts à mes yeux : des intervenants extérieurs, beaucoup de formats différents... »

Quels sont à vos yeux les atouts et les limites de cette nouvelle modalité pédagogique ?

JA « Le plus gros atout de cette formation ? La liberté de pouvoir choisir le moment de se former. Comme je le disais, la qualité des interventions a beaucoup apporté à cette formation en la rendant plus dynamique. Je soulignerais également l’importance des échanges entre participants. Quant aux limites, elles viennent peut-être du fait que le système de points peut être contourné et ne pas toujours représenter l’investissement de la personne. Il suffit de cliquer « j’aime » sur une vidéo pour gagner un point… sans l’avoir nécessairement regardée ! »

SG « J’ai apprécié le fait de savoir que nous étions nombreux à être connectés en même temps, à faire un travail commun tout en étant chacun derrière son poste. Le MOOC permet également de suivre une formation sur son lieu de travail, sans avoir à courir le soir dans un centre dossier dossier de formation. L’approche est pertinente pour la génération d’aujourd’hui. Elle colle à notre modèle de travail et de fonctionnement. »

SB « La modalité constitue en elle-même le principal atout car elle mixe des vidéos, des contenus à lire, des activités pédagogiques… Cette diversité rend le MOOC accrocheur alors qu’une approche unique m’aurait paru ennuyeuse. Mais, même avec cette multiplication des approches, certains ont décroché parce qu’il leur manquait l’émulation du présentiel. »

Sonia, vous êtes très positive, mais quelles ont été les limites pour vous – s’il y en a eu ?

SG « La principale est la nécessité d’intégrer la formation dans un planning de travail. Cela suppose de savoir gérer son agenda, ce qui n’est pas toujours évident. Pratique en soi, mais pas évident. »

Comment vous êtes-vous aménagés des créneaux ?

JA « Dans un souci de vouloir bien faire et d’approfondir les sujets, je passais un peu plus d’une heure par jour sur le site après mon travail. »

SG « J’ai planifié des créneaux de 2 heures minimum pour avoir une vue d’ensemble de l’épisode et d’autres pour un travail personnel à la maison, parce que je voulais prendre le temps de revoir le chapitre. J’ai complété par des points ponctuels avec des collègues, afin d’échanger sur les thématiques. »

SB « Ayant déjà suivi une formation à distance, je me suis astreint à une discipline de travail qui ne m’avait pas quitté. Le MOOC étant découpé en épisodes, il m’a été plus facile de trouver et de tenir mon rythme. Mon activité professionnelle ne m’a en revanche pas permis de dégager suffisamment de temps pour travailler au quotidien sur le MOOC. J’y remédiais le soir chez moi, même si cette organisation nécessitait une motivation supplémentaire. »

Les aspects collaboratifs (que privilégie ce MOOC) et les échanges avec les pairs vous ont-ils aidés dans votre apprentissage ?

JA « Ce MOOC a réussi à créer un groupe d’échange très intéressant et constructif. Nous étions nombreux à essayer de nous entraider dans la compréhension des sujets et des consignes. »

SG « Oui, beaucoup. Avec les collaborateurs des autres entités, nous partagions une vision très différente de notre secteur d’activité. Nous formions une communauté composée de métiers divers et variés, ce qui rendait les échanges très riches et créait une ambiance "sympa". »

SB « Absolument. L’aspect collaboratif me paraît fondamental, ne serait-ce que pour entretenir la motivation. L’échange avec les pairs permet d’obtenir des réponses aux questions un peu plus précises, plus pointues, à l’instar de ce qui se pratique en présentiel. »

L’objectif de ce MOOC était de permettre aux collaborateurs de maîtriser un socle de connaissances sur l’environnement bancaire. A-t-il été atteint selon vous ?

JA Pour moi, oui. Les intervenants étaient d’une grande qualité, de même que les vidéos proposées. Des sujets complexes comme le crowdfunding ou encore les dérivés ont été abordés avec beaucoup de pédagogie. Les liens entre les cours
étaient aussi très bien faits ce qui a permis une bonne compréhension des sujets abordés. »
SG « Travaillant sur le moteur bancaire je suis en contact direct avec des métiers différents. Si je prends par exemple l’actif/passif, le bilan/hors bilan ou Bâle III, ce sont des notions qui me servent aujourd’hui. C’est donc un "plus". »

SB « La réponse est oui, en ce qui me concerne. Occupant une fonction dans l’informatique, je ne suis pas en contact avec les clients mais j’ai besoin de connaître le métier, de pouvoir répondre aux questions de mon entourage. Ce qui est désormais le cas. J’oublierai peut-être une partie de ce que j’ai appris mais un certain nombre de messages fondamentaux vont rester. J’envisage en outre d’échanger régulièrement avec mes collègues pour entretenir mes acquis. »

Le fait que cette formation soit dispensée sur 5 semaines, donc pas à un “instant T“, permet-il un ancrage mémoriel plus aisé ?

JA « Pour ma part, oui. D’autant que nous abordions un thème par semaine et qu’à l‘issue de cette semaine nous devions répondre à un quiz pour valider notre "badge". »

SB « Il est certain que l’étalement sur la durée permet de mieux retenir. Le cerveau a besoin de temps pour absorber l’information. L’échelonnement sur 5 semaines, qui requiert un travail régulier et quotidien, permet de cadencer la formation et de l’assimiler beaucoup mieux. »

En guise de conclusion, que pensez-vous du principe du concours et du badge de participation. Cela a-t-il constitué un outil de motivation pour aller jusqu’au bout ? Parce que c’était 5 semaines un peu denses…

JA « Je trouve le principe du concours très bon, tout comme celui du badge de participation. J’imagine que ceux qui ont participé activement à ce MOOC ont regardé régulièrement le classement mis à jour automatiquement. Ce classement a constitué pour moi un réel outil de motivation. Maintenir son positionnement, voire gagner quelques places, cela représentait un "jeu". Un seul reproche : la comptabilisation des points. »

SG « C’est sympa, on est confronté pendant 5 semaines à un petit challenge. On se dit que l’on va essayer d’aller au bout et on se laisse prendre au jeu. Pour ma part, je me suis prise au jeu dès le début, je pense que c’est dans ma nature… »

SB « Personnellement non. Ma motivation était d’abord liée au thème et au savoir que j’allaispouvoir acquérir. Les badges aident effectivement à entretenir l’intérêt, mais j’aurais achevé la formation même sans ce challenge supplémentaire. Je ne m’étais pas positionné dès le départ comme un possible gagnant. Si j’ai continué à favoriser le volet "participation/collaboration", c’est plus par jeu vis-à-vis de mes collègues. »